TSP 24

Théorème de la Structure Atomique des Racines Arabes 

 

 

1. Fondements de la structure sémantique des racines 

 

• Chaque racine est composée d’une séquence de lettres, qui sont les unités atomiques de sens. Chaque lettre possède une signification intrinsèque, qui se manifeste selon des principes spécifiques et établit la base de la signification globale de la racine. 

 

• Les lettres sont organisées selon un schéma de priorité hiérarchique : la première lettre donne l’orientation principale, tandis que les lettres suivantes enrichissent ou modulent cette orientation en introduisant des concepts complémentaires. 

 

• Les constantes bilitères représentent des configurations de base qui, par permutation et/ou ajout d’une troisième lettre, donnent naissance aux racines trilittères. Ces constantes bilitères forment des vecteurs sémantiques, définissant le noyau sémantique autour duquel se construisent les variations de sens. 

 

 

2. Ponts sémantiques et familles de racines 

 

•Les lettres établissent des ponts sémantiques entre elles : ces ponts permettent de créer des nuance modales précisant les idées plus finement. Les passage du dal au Dad, du ta au Ta, du Alif au ´ayn et au ha, ou au ha enrichissent le répertoire sémiotique.

 

•Des associations récurrentes qui transcendent les racines spécifiques et relient de même les lettres par des similitudes fonctionnelles ou symboliques existent (exemple : zay et shin pour des notions d’effraction ou de rupture).

 

• Les transmutations opérées sur des racines bilitères cobduisent à des familles de racines. En identifiant ces familles, on peut déduire des règles de transformations entre racines qui obéissent à des variations de lettres, tout en conservant une base sémantique. Par exemple, une racine trilittère dérivée par ajout d’une lettre peut donner un sens proche, mais enrichi ou modulé d’un concept supplémentaire (ex. رفع“élever” et ركع “s’incliner”). 

 

 

3. Processus de permutation et inversion des lettres 

 

• Le théorème postule que la permutation ou l’inversion des lettres dans une racine modifie le sens d’une manière systématique. En inversant les lettres d’une racine bilitère, on génère une permutation sémantique qui produit une racine différente, mais reliée par une transformation symbolique. 

 

• Cette inversion crée des variations sémantiques qui correspondent à des symétries rhétoriques dans la langue. Ces symétries peuvent être comprises comme des reflets conceptuels, donnant naissance à des mots exprimant des actions ou états réciproques ou complémentaires. 

 

 

4. Évolution diachronique et dérive sémantique traçable 

 

• Avec le temps, les racines subissent des variations de sens qui restent néanmoins ancrées dans une base sémantique commune. Le théorème décrit cette évolution comme une dérivation traçable, où l’idée de base de chaque racine est maintenue, mais peut être nuancée ou enrichie par l’usage contextuel. 

 

• Le phénomène de phylosémiotique permet d’expliquer comment ces transformations sont anamnésiques, c’est-à-dire qu’elles contiennent toujours un souvenir implicite de l’idée première. La signification originelle reste ainsi partiellement active dans les racines dérivées, même si elle est parfois subtile. 

 

 

5. Rôles des lettres dans la construction des racines 

 

• Les lettres jouent chacune un rôle distinct en tant qu’outils de construction fonctionnels. Par exemple, le ha (ح) évoque souvent la contenance ou la retenue, le dal (د) peut signifier un passage contrôlé, et le zay (ز) indique une rupture ou une différenciation. 

 

• Les lettres structurent la racine en lui donnant un sens directionnel et dimensionnel. La première lettre peut marquer un état ou une orientation, la deuxième préciser l’action ou le mouvement, et la troisième définir la finalité ou la modalité de l’action. 

 

 

6. Les racines comme phrases moléculaire 

 

• Le théorème stipule que les racines arabes fonctionnent comme des phrases moléculaired, qui peuvent se comporter à la fois comme des verbes et des noms, selon les lettres présentes et leur agencement. 

 

• Chaque racine peut être vue comme une micro-phrase où l’ensemble des lettres exprime un concept minimal ou une définition moléculaire, et où les modifications de lettres et permutations en augmentent ou nuancent le sens. 

 

• Cette organisation atomique rend la langue géométrique et dynamique, en faisant de chaque racine une structure sémantique cohérente, adaptable selon le contexte, et susceptible de se transformer en fonction des combinaisons de lettres. 

 

 

7. Phylosémiotique et anamnèse des sens dérivés 

 

• En étudiant les racines dans une perspective phylosémiotique, on peut comprendre la dérive des significations comme une reconstruction de sens diachronique. Cette anamnèse rend possible le déchiffrement des dérivations de sens, en identifiant comment chaque racine dérivée maintient une trace du sens originel dans sa structure, par exemple parfois le sens primitif est usité au second degré  

 

• Les mécanismes de permutations et de ponts sémantiques assurent que la langue mais, conserve un relief conceptuel dans ses transformations, chaque racine étant insérée dans un réseau géométrique de significations. 

 

 

 

 

Implications du théorème 

 

Ce théorème propose une vision unifiée de l’arabe classique, où les racines ne sont pas de simples groupes de lettres mais des structures sémantiques organisées, avec des relations géométriques et logiques entre les lettres. Cette approche permet une analyse plus fine des significations des mots en remontant aux unités de sens fondamentales, et pourrait faciliter des études plus précises sur les transformations historiques de la langue. 

 

Ce cadre pourrait également expliquer pourquoi les voyelles n’ont été ajoutées que tardivement : les ponts et synergies entre les lettres auraient suffi pour qu’un locuteur initié comprenne intuitivement les significations à travers les lettres seules. Le théorème pourrait ainsi constituer une base pour une reconstruction du sens profond des racines arabes, et permettre de remonter aux significations originelles, en recréant les structures de pensée des érudits anciens. 

 

Cette version formelle permet d’englober l’ensemble des idées que tu as explorées, tout en donnant une structure théorique et méthodologique à leur application dans la recherche linguistique et sémiotique.

 


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